Fondée sur une enquête de terrain, une étude sur la façon dont les associations d'aide aux réfugiés telles que la Cimade, l'OFPRA, le Gisti se comportent face à la fermeture des frontières dans les Etats prospères et comment elles aident les demandeurs d'asile dans leurs démarches. Elle souligne notamment le rôle de l'expertise médicale pour attester des violences subies pour obtenir l'asile.
Cinq points sont développés dans cet article : la constitution des groupes "Africains" et "Ultramarins" en France; les conditions de production de "Noirs" en France, à travers une expérience partagée; la construction des "Noirs" comme problèmes politiques et sociaux; l'émergence d'organisations "noires"; les enseignements théoriques de ce changement catégoriel...
Cet article s'intéresse aux Roms est-européens installés en banlieue parisienne et aux formes d'intervention institutionnelle (pouvoirs publics, ONG) à leur endroit. En analysant ce phénomène à différentes échelles (européenne et locale), l'auteure montre comment ce groupe, sédentaire à l'origine, est maintenu avec le concours de l'action des pouvoirs publics dans un nomadisme forcé, perpétuant et même renforçant ainsi sa marginalisation.
Opéré au tournant des années 2000, le passage d'une problématique de l'intégration des populations immigrées à une problématique de la lutte contre les discriminations a été présenté comme une inversion de la logique de questionnement. Ainsi, la première serait tournée vers les déficiences spécifiques des personnes « à intégrer », tandis que la seconde mettrait l'accent sur le fonctionnement de la société dans son ensemble. Cette requalification de l'action publique est interrogée à travers la mise en ouvre des commissions départementales d'accès à la citoyenneté (CODAC), premier dispositif dévolu à la lutte contre les discriminations. L'appropriation de ce nouveau paradigme d'action publique par les pouvoirs publics questionne l'articulation entre lutte contre les discriminations, accès à la citoyenneté, et lutte contre l'insécurité. Elle dévoile une orientation de plus en plus normative et sécuritaire des politiques dites de cohésion sociale, et la stigmatisation des publics visés qui l'accompagne.
Ce livre, articulé en neuf chapitres, analyse les différentes étapes qui mènent les pouvoirs publics, sous la pression de classes moyennes particulièrement virulentes contre la « concurrence déloyale des étrangers », à limiter l'accès de ces derniers au commerce, en même temps qu'il dresse les portraits de migrants réunis par un même désir d'indépendance et de liberté, qui font de leurs boutiques des lieux d'approvisionnement, de rencontre et de sociabilité.
Immigration : pour tous ce terme fait appel à des sentiments multiples, voire contradictoires. Chacun a quelque chose à dire à propos de l'immigration, chacun en pense quelque chose. Les auteurs ont étudié ce mot « immigration » : quelles réalités se cachent derrière ce mot ? quel est le rôle et la place des politiques publiques contemporaines ?...
En 2006, on comptait en France entre 400 000 et 600 000 logements indignes. Ils abritent une population précaire, le plus souvent d'origine immigrée, ou une population vieillissante. Quels sont les modes d'action publique existant pour intervenir sur les situations de dégradation de ce parc et comment ces populations modestes, voire fragilisées peuvent-elles prétendre à un logement social ?
Une analyse des rapports entre l'Etat et l'immigration en France en prenant pour focale la contribution de la haute fonction publique à un mode de domination étatico-national. Elle se donne pour objet les processus par lesquels ces agents de l'Etat, situés à la charnière entre espace politique et administratif, ont pu participer à une repolitisation de l'immigration, dès les années 1960 et avant même l'essor électoral du Front national.
Dans le domaine des politiques publiques, la France a peu intégré l'objectif antidiscriminatoire. Or, bien que les discriminations soient légion et qu'elles tiennent à l'écart du travail et de l'emploi des pans entiers de la population, il n'y a pas de véritable reconnaissance de l'ampleur du fait discriminatoire, et encore moins de représentations stabilisées du phénomène lui-même. Alors que la France est probablement le seul pays au monde qui connaît les conséquences du racisme, mais pas le racisme, affirmer les effets de la discrimination sans s'attaquer explicitement à leurs logiques a pour conséquence d'enfermer les individus sur les causes de leur malheur, nourrissant à terme le sentiment d'abandon par les pouvoirs publics. Or, c'était le principal motif des émeutes d'octobre 2005.
Historique des missions locales, réseau fondé sur l'écoute des jeunes et leur participation.
Analyse du rôle joué par les associations d'immigrés dans les dispositifs d'intégration des immigrés en Espagne au moyen de la mise en place par les associations elles-mêmes d'un ensemble de pratiques concrètes ainsi que par le biais des rapports existant entre elles et les pouvoirs publics.; Si le premier des éléments relève de la prise en charge de l'intégration des immigrés par eux-mêmes, le deuxième a un rapport direct avec le thème de la participation des immigrés à la vie collective par l'intermédiaire du monde associatif, sans oublier la reconnaissance de l'exercice du droit de vote qui figure parmi les revendications des associations d'immigrés.
A l'aube du centième anniversaire de la promulgation de la loi du 9 décembre 1905 concernant la séparation des Eglises et de l'Etat en France, partisans et adversaires d'une refonte de son contenu font légion.; Après un bref rappel historique qui étudie la portée de la loi de séparation, l'auteur focalise son attention sur le sens de l'articulation des deux premiers articles de cette loi qui oscillent entre interventionnisme et abstention de l'Etat. Ainsi plusieurs thèmes sont tour à tour analysés : la liberté de conscience et l'expression publique de l'appartenance confesionnelle, la situation inégale au regard de la neutralité de l'Etat et de l'équité, l'engagement financier des collectivités territoriales en matière de bâti cultuel tant dont elles sont propriétaires que dont elles ne sont pas propriétaires, la question spécifique du bail emphytéotique pour la construction de lieux de culte.
L'histoire de la politique d'immigration en France débute véritablement en 1938, date à laquelle l'Etat commence à élaborer des principes relatifs au contrôle du flux migratoire et du statut des réfugiés. Les ordonnances de 1945 organisent les conditions d'acquisition de nationalité et celles de l'entrée et du séjour des étrangers. C'est sur ces bases que repose le modèle républicain des politiques d'intégration successives qui s'inscrivent dans une continuité relative de l'action des pouvoirs publics, en dépit des effets de politisation néfastes qui voudraient faire croire l'inverse à l'opinion publique.
En partant d'une analyse de l'islam en tant que religion européenne et politique, l'auteur étudie les paradoxes de l'état d'exception laïque par rapport au foulard islamique porté par les jeunes filles musulmanes en France en le confrontant au symbole de la République qu'est l'école.; Voile, école et laïcité sont étudiés ici à travers le prisme du symbole versus mythe, la jurisprudence en la matière faisant figure de démystification. Enfin, l'auteur examine le passage de la laïcité du droit au mythe de la laïcité et la position de l'Etat et de la société française face au voile.
Analyse du contexte général et migratoire dans lequel la France s'apprête à commémorer le centenaire de la promulgation de la loi du 9 décembre 1905 concernant la séparation des Eglises et de l'Etat et étude de la laïcité en France cent ans après.; Dans le cadre de la construction européenne, la question du statut des religions se pose, et avec elle celle de la place de l'islam.